« Faire résidence » et le partager

Le projet pointpointpoint.org a été invité pour un Nice To Meet You le 14 février 2014 à ZINC, la friche belle de mai, Marseille.

L’occasion de présenter le projet qui rassemble différentes personnes de différents horizons sur des temps ponctuels.

Un projet qui réunit différentes énergies à différents moments pour créer différentes formes et avancer sur des créations collectives autour de ces principales questions :

  • Comment s’émanciper des normes et conditionnements (re)liés au plaisir ? et pas seulement « sexuel » au sens propre du terme…
  • Comment utiliser les technologies pour permettre et amener à repenser nos interactions et sensations à l’autre ?
  • Comment détourner, bidouiller et utiliser les technologies et représentations en cours pour se les (re)approprier ?

Ces trois questions amènent à chaque fois l’opportunité d’avancer et de créer des dispositifs expérimentaux et uniques.

« Chaque fois » c’est chaque invitation à participer à un évènement ou une programmation. Elle-même « hackée » voire « augmentée » pour devenir un temps de résidence intensif et pour pouvoir (et faire) éprouver, mettre à l’épreuve du public les toutes dernières avancées.

C’est ainsi qu’à partir de l’invitation pour un temps programmé toute l’équipe de la blackboxe, du lfo, des personnes investies pendant les différentes rencontres pointpointpoint à Paris et ailleurs, ont travaillés en amont pendant une semaine autour de l’invention de modules pour un costume sensoriel.

[nggallery id=15]

Ce fût un moment très important pour partager des réflexions sur le projet et son développement. Le fait d’afficher clairement les recherches comme étant globalement autour des sensations personnelles et corporelles à re-découvrir permet de s’écarter de l’aspect mode et design interprétable du tout premier projet de sextoy imprimés en 3D. Ni les objets ni les technologies ne sont érigés comme des substituts mais bien comme des passerelles et/ou des bonus. Les technologies faisant aujourd’hui totalement partie de notre environnement il paraît indispensable de les utiliser pour se les approprier au lieu de les subir. Et nous pensons de même au sujet de nos « pratiques intimes » afin qu’elles ne soient pas réduites à ce que l’on nous montre en sexualisant absolument tout (de la voiture au pot de yaourt) sans jamais parler de plaisir ou de sexualité…des rôles attribués d’avance dans le monde du porno mainstream.

Ces temps de travail entre artistes, chargés de projet, plasticiens, hackers, designers…puis leurs restitutions et démo publiques sont autant de temps pour partager des ressources et des savoirs basés sur des échanges réciproques, libres et gratuits. Chaque personne intéressée est d’ailleurs invitée à contribuer au projet de la manière qui lui convient.

Le Nice To Meet You puis l’Atelier ouvert du samedi ont rassemblés plus de 50 personnes par jour. Elles ont pu expérimenter un module hypnotique inspiré de la dream machine, des modélisations et impressions 3D, des électro stimulations, un casque neurosky pour contrôler du son et découvrir l’autel kopimiste pour « partager des données » qui ici a pris la forme d’une mâchoire avec port usb dans la langue…

« Les visiteurs, hilares, se livrent à un étrange cérémonial devant une tête de sanglier aux yeux rouges, plantant à tour de rôle leur clé USB dans son front. L’offrande déclenche l’aspiration aléatoire des fichiers et l’installation de nouveaux, tout en donnant à entendre ces échanges de données. Ce bruyant autel kopimiste (du nom de la «religion» qui voue un culte à la libre circulation des informations et affirme que «la copie est un sacrement») a été installé au fond d’un boyau par le hackerspace parisien BlackBoxe. » –> lire sur libération l’article complet sur l’exposition data center du 10 janvier

Cette riche semaine fût très prometteuse, elle a aussi fait office d’expérience concrète et significative pour la préfiguration d’un « camp » à organiser à la friche en automne 2014…