Déconstruire un mythe pour le confort de tou.te.s : l’opposition « orgasme vaginal » et « orgasme clitoridien »

 Vaginal/clitoridien, une binarité qui n’a pas lieu d’être

clito-3d-jaune
Dans la série des mythes qui saoûlent, voici celui qui divise pour mieux dominer : il y aurait des personnes « clitoridiennes » et des personnes « vaginales ». J’ai envie de dire lol, mais je vais prendre le temps d’écrire un article à la place.
Inutile de rappeler que ce mythe a été mis au point par des hommes blancs, dont un célèbre Sigmund, qui non content d’essentialiser à gogo afin que les sans-pénis se sentent comme des êtres incomplet.e.s, s’est aussi largement attaqué à notre plaisir, comme si, après des siècles de patriarcat, on avait besoin de ce genre de théories foireuses pour vivre… Malheureusement, l’idée qu’il existerait 2 types de plaisirs bien distincts et que l’un serait plus valorisant, plus « épanouissant » que l’autre, a été si largement diffusée qu’elle s’est depuis répandue dans les têtes, créant des complexes inutiles, et surtout, beaucoup de business sur le grand marché de la course à l’orgasme.
Mais la bonne nouvelle, c’est que ce mythe est démontable en moins de 5 minutes : il suffit de se pencher sur l’anatomie entière du clitoris pour comprendre qu’en fait, c’est surtout lui le responsable du plaisir dit « vaginal » (avec la prostate, dont on parle ici LIEN POINT G).
En effet, le clitoris est un grand iceberg dont la partie externe, visible, n’est que l’extrémité. Le reste « entoure » le vagin, lui offrant des capacités sensorielles dont il n’est pas lui-même doté ! Encore une fois, les images seront plus parlantes que mes descriptions, je te laisse mater tranquille. La première modélisation 3D du clitoris « complet » date de 1998. De très beaux dessins ont été réalisés dans les années 80, par Susan Gage et les femmes du mouvement self-help américain, dans un livre passionnant : A new view of a woman’s body.
La super bonne nouvelle, c’est que les découvertes sur l’anatomie même du clitoris permettent de façon très pragmatique d’arrêter d’exclure les femmes excisées des discours sur le plaisir. Hé oui, cela fait trop longtemps que l’image atroce et victimisante de la  femme excisée à qui il manque quelque chose, qui ne serait pas « complète », mérite d’être déconstruite. Je t’invite à lire le travail en 3 volets d’Amandine Gay sur ce sujet (un article, un témoignage, et un autre témoignage).
Cet article n’est qu’une introduction à de multiples axes de recherches. Mais ça fait du bien de pouvoir démonter les idées reçues simplement grâce à la connaissance anatomique ! Bye-bye orgasmes vaginaux ou clitoridiens, il est vraiment temps d’élargir les discours sur « l’orgasme », centrés sur les organes génitaux et systématiquement genrés, pour parler enfin de PLAISIR, une notion selon moi bien moins excluante et capitaliste. Vive le plaisir pour tou.te.s, sous toutes les formes et dans toutes les parties de nos corps !