Depuis sa naissance en mai 2012, Pointpointpoint.Org a eu un long parcours de rencontre, d’expérience, de rupture et de renaissance.
Cet outil collaboratif a originellement été pensé comme une tentative (désespérée?) d’utiliser l’imprimande 3D DIY comme outil symbolique de ré-appropriation des savoirs techniques et technologiques pour y infiltrer les questions féministes de ré-appropriation des corps, des sexualités et des identités. Dans une dynamique de collaboration prolifique proposant une plateforme web participative, des ateliers et des rencontres, le projet a eu quelques déconvenues dans l’univers hautement masculiniste qu’étaient les hackerspaces français à cette époque.
Dix ans plus tard, l’empowerment féministe au sens large a le vent en poupe, proliférant nombre d’ateliers, de rencontres, de festivals et de sites web permettant la diffusion et le partage des connaissances, des ressources et des pratiques. Les postures hiérarchiques vis à vis du savoir scientifique et techniciste commencent à se fissurer, la technique se pense autant à travers la broderie que via l’ordinateur, les hackeureusXs cyber-trans-féministes queers se multiplient.
Selon la définition, le hack est une manipulation d’un système, de l’anglais to hack: tailler, couper quelque chose à l’aide d’un outil. Infiltrer, décrypter, déconstruire, détourner, se ré-approprier. C’est, entre autre, une pratique militante qui détourne de leur vocation initiale pour de nouveaux usages, les technologies, systèmes, objets, techniques, outils, etc., servant le plus souvent les normes sociales puisque inventé-e-s dans le contexte de celles-ci.
La réappropriation des outils, pratiques et symboliques, de construction du genre, de l’identité et de la sexualité est donc une pratique hackErX***, puisqu’il s’agit de décoder les normes agissant tacitement dans nos attitudes, nos relations, nos désirs, nos corps, comme elles sont constitutives de ce que nous sommes et que nous croyons naturel. Les comprendre et les analyser n’est pas du hack en soi ; par contre, les pratiques intuitives et sensibles permettant de les mettre en scène, de les expérimenter en se les ré-appropriant, et viraliser ces pratiques, en sont les gestes politiques. C’est une infiltration des codes, une mise à nu des motifs en les détournant pour dévoiler leurs aspects construits et produire une représentation qui les annule, pour l’émancipation et l’auto-détermination. Le terme « hack » évoque instinctivement l’idée d’action, du « faire », en accord avec la philosophie Do It Yourself – Do It With Others. Par l’échange de l’information de pairXs à pairXs, il inscrit le savoir (donc la technologie) et sa création dans une dynamique collective.
Voyant la sexualité comme un terrain de jeu et un soin hautement politiques, Pointpointpoint.org se permet de renaître à nouveau de ses cendres pour vous proposer une sorte de Wikipedia du cul, des corps et de ses ré-appropriations. Vous pourrez relier sur la toile vos tuto de sextoys, de tisanes aphrodisiaques, de traficages d’hormones, de soins gyneco et contraception testiculaire, d’appropriation de la vieillesse, vos narrations fictionnelles post-pornographiques et des brochures de déconstruction du genre et de l’hétéropatriarcat validiste incorporé…
Pour tenter à nouveau de renverser la posture vis à vis des savoirs et techniques, pour que celleux-ci soient des biais d’émancipation et non de définition. Renverser le savoir et la technologie, leur usage et leur diffusion, les postures hétéronormatives autoriatires associées pour qu’elles nous appartiennent à nous, comme un biais pour se ré-approprier nous-même, pour qu’elles déservent nos corps plutôt qu’elles ne les accaparent.
Pensant le HackXrspace comme un espace de jeu et d’expériementation, de partage des savoirs (pas seulement de pères à pères), nous avons besoin de tuto d’informatiques réconfortants (comment installer linux, utiliser arduino, openscad…), des partages de tutos de savoirs faire en électronique (raccorder une pile avec de mini-vibro, démonter des ventilateurs pour activer un sextoy…), vos expériences phytochimiques ( phyto-hormones, lichens de jouissance, tisanes anti-SPM ou post-ménopause) et toutes sortes d’idées, d’expressions et de bidouilleries que vous avez envie de partager.
Nous vous proposons une plateforme à investir de vos participations et de vos désirs, autant qu’à diffuser et vous appropriez les nôtres. Participations que vous signerez de vos blazes, parce que nous croyons aux démarches individuelles qui alimentent le collectifs, à la proliférations de propositions plurielles et multispaciales, qui peuvent être recensées ici sans appartenir au projet Pointpointpoint.Org, qui n’est qu’un liant, une communauté virtuelle, qui recense pour mettre en lien. Vous pourrez d’ailleurs enlever vos participations à tous moments.
Site web collaboratif (en restructuration), ateliers sex-toy à faire soi-même [Sex-toy DIY], mise en commun de documentations scientifiques [Zone Génitale d’Urgence] et théoriques [Dérapage Sexuel [In]Contrôlé], actions et créations post-porn et post-gynécologiques [Varoutage et Centrifugation]… sont autant d’occasions d’expérimenter et d’échanger dans une ambiance ludique et décalée [Evènements].
Pour nous contacter : cuicuileptitchat@riseup.net
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